Les violences conjugales :

Faudra-t-il plus d'hommes martyrisés pour qu'ils soient inclus dans la loi ?



En 2021, 143 morts violentes au sein du couple ont été recensées, contre 125 l’année précédente (18 décès en plus, soit +14 %). 143 décès qui se répartissent de la sorte : 122 femmes, 21 hommes.
À l’exception de l’année 2020, marquée par une baisse importante, le nombre de décès au sein du couple en 2021 reste toutefois inférieur à ceux enregistrés au cours des 15 dernières années.

Stabilité de la proportion des morts violentes au sein du couple parmi l’ensemble des homicides :
En 2021, 643 homicides volontaires non crapuleux et 113 faits de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, ont été enregistrés par les services de police et les unités de gendarmerie, soit untotal de 756 décès (contre 689 en 2020). La part des morts violentes au sein du couple parmi l’ensemble des homicides non crapuleux et violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner est en hausse par rapport à 2020 : 19 % en 2021 contre 18 % en 2020.

Juridiquement, les services d’enquête ont retenu les qualifications pénales suivantes :
• 139 assassinats et meurtres, soit 22 % des atteintes volontaires à la vie non crapuleuses recensées au niveau national ;
• 4 violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, soit 3 % de ces faits recensés au niveau national.

Hausse des tentatives d’homicides au sein du couple :
En 2021, l’étude a recensé 251 tentatives d’homicide au sein du couple (dont 190 victimes féminines et 61 victimes masculines) sur un total de 3 354 tentatives d’homicide pour d’autres motifs recensées sur le territoire national par les services de police et les unités de gendarmerie (soit 7 % de l’ensemble des tentatives d’homicide volontaire). Comme sur les 5 dernières années, cette part reste inférieure à 10 %. Les tentatives d’homicide au sein du couple sont en hausse entre 2020 et 2021 : + 13 victimes, soit + 5 %. Depuis 2016, les tentatives d’homicide au sein du couple évoluent parallèlement à la hausse générale des tentatives d’homicides (entre 2016 et 2021, + 37 % pour les tentatives d’homicide au sein du couple et + 42 % pour les tentatives d’homicides).

Étude spécifique des homicides recensés au sein du couple :
Typologie des faits :
La qualification pénale retenue : principalement des meurtres. En 2021, les morts violentes au sein du couple relèvent des trois qualifications pénales suivantes :
• le meurtre, qui est le fait de donner volontairement la mort à autrui ;
• l’assassinat, qui est un meurtre commis avec préméditation5 ;
• les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.


En 2021, 115 faits ont reçu la qualification de meurtre (soit 80 % de l’ensemble des faits), 24 la qualification d’assassinat (17 %), et 4 la qualification de violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner (3 %)

    
© Ministère de l'intérieur



À NOTRE AVIS :
La violence conjugale n'a pas de sexe, pourquoi ne pas avoir fait une loi généraliste sur les violences conjugales ?
La lutte contre la violence faite aux femmes a été déclarée "grande cause nationale 2010" par le gouvernement. La loi du 9 juillet 2010, qui accentue les mesures de prévention et de protection des femmes, a institué en France une "journée nationale de sensibilisation aux violences faites aux femmes", organisée désormais chaque 25 novembre, le même jour que la journée internationale de l'ONU.
Hommes battus, les oubliés des violences conjugales :
Attribuer aux seuls hommes l’utilisation fréquente de la violence, serait réducteur. Les femmes ne sont pas en reste dans la cruauté, dans des violences aux desseins horribles. La violence n’a pas de sexe et elle est récurrente dans le couple. On devrait donc tout simplement parler et combattre la violence conjugale en général et non uniquement la violence faite aux femmes.
Bien sûr, un poing d’homme fera plus de dégâts, mais dans 80 % des cas, les femmes compensent cette faiblesse relative en utilisant des objets pour frapper et retrouver ainsi l’équivalent de la force d’un poing masculin.
En outre, elles frappent, mordent, griffent, giflent, répandent du café bouillant et eau chaude, brûlent au fer à repasser, contusionnent. Par définition, on confère le statut d’agresseur aux hommes, parce que la nature, comme le système hormonal, leur a donné une musculature supérieure à la femme. Un homme doit représenter l’autorité familiale, il ne doit pas pleurer et, pour cela, il est impensable qu’il puisse lui aussi être victime.
La violence des femmes est impensable pour beaucoup de gens, donc on croit qu’elle n’existe pas. Pourtant, la situation est peut-être encore plus dure à vivre pour les hommes que pour les femmes, car leur identité masculine est parfois niée. Il leur est difficile, voire parfois impossible de déposer une plainte. Dans la même situation, la déposition d’une femme sera immédiatement prise en compte, elle sera soutenue, on la plaindra. Mais l’homme, lui, n’est plus un homme.
C’est ce que déplore Sylvianne Spitzer, psychologue et fondatrice de SOS hommes battus, la seule association venant en aide aux hommes battus en France.
« Si une femme vient dans un commissariat sans preuve, en disant que son mari la frappe, on va la pousser à porter plainte et l’homme sera placé en garde à vue. En revanche, si un homme se présente à la police avec des preuves en disant que sa femme le bat, une fois sur deux on va lui rire au nez et trois fois sur quatre on refusera qu’il porte plainte. En général, les femmes ne sont pas placées en garde à vue et si elles passent au tribunal, il ne leur arrive pas grand-chose, voire rien du tout. »
Mais ce n’est pas seulement en matière de violences physiques que les femmes peuvent exceller. La manipulation psychique est une autre forme de violence dont les hommes se trouvent victimes. Elles les blessent, humilient dans leur intégrité, leur virilité en les dénigrant par des mots, les traitants de mauvais amant, mauvais père, les castrent psychologiquement. La manipulation est insidieuse pour pousser à la violence, car rusée, la femme sait qu’en cas de coups, elle aura tout un arsenal d’aide, d’écoute et de structure pour s’en sortir.
Toujours selon Sylvianne Spitzer, quels que soient les cas de figure, un profil type des femmes violentes se dessine.
« C’est à l’origine une petite fille très capricieuse, qui utilise la colère pour obtenir tout ce qu’elle veut. Elle vient soit d’une famille où le père exerçait une violence, soit d’une famille où la mère était très dominante, ce qu’elle a transmis à sa fille.
Le fait d’être en couple va faire ressortir tout ça à l’âge adulte, notamment à la naissance du premier enfant : le père est alors limité à son rôle de géniteur, d’apport financier, il est réduit à sa plus simple expression. »
Les hommes eux, sont souvent très amoureux, dans le déni complet.
« Ce sont des hommes peu sûrs d’eux, passifs, qui mettent la femme sur un piédestal. Ils n’ont aucune capacité de décision. Au début des violences, ils pensent qu’ils s’y prennent mal, ils cèdent à tous les caprices. Les femmes ne sont jamais confrontées à un contre-pouvoir. On entre alors dans une spirale », ajoute la psychologue.
En France, une "journée nationale de sensibilisation aux violences faites aux femmes" a été instituée le 25 novembre par le Parlement français (loi du 9 juillet 2010). Tout cela est très bien, mais est-il raisonnable d’accepter qu’une politique publique soit menée dans un pays en laissant complètement à l’écart l’un des deux sexes ?
Toutes ces politiques nous parlent aujourd’hui beaucoup des enfants témoins de ces violences qu’il faut protéger : est-ce qu’un enfant voyant son père se faire battre doit être moins considéré qu’un enfant voyant sa mère se faire battre ? Comme dans le cas de violences conjugales faites aux femmes, les hommes craignant que la violence de leur épouse ou conjointe ne rejaillisse sur leurs enfants, Ils encaissent, subissent et protègent ainsi leurs enfants. Il est évident que la société s’attache moins au sort de ces hommes, estimant qu’ils sont plus autonomes financièrement et plus à même de rebondir en cas de litige dans le couple que les femmes. Pour plusieurs raisons, cet état de fait oublieux des pères et des hommes doit cesser au nom notamment des valeurs de justice et d’égalité, car la souffrance n’a pas de sexe.


Posted by Christian. © www.le-mariage-gris-pour-les-nazes.fr reproduction interdite même partielle. Mentions légales | CGU | Contact